Une balle, une simple et minuscule balle. Ronde ou ovale. Sculptée aux initiales de la mort. Dans ta peau, dans ta chair. Au centre du trou rougeoyant légèrement humide. Dans ton élan brisé. Comme aile, comme cassure du jet. Et tu souris. Aux instants fiévreux qui perlent sur ton front. Dans le tiraillement de ton regard. Une balle au centre de ce puits creusé comme tes traits. En pommettes irisées. Sculptées aux aiguilles de la blessure. Dans ce mouvement cassé net. Dans ce repli vers le gravier. Au cœur même de ton sourire vigilant. Ne pas mordre la langue. Ne pas épuiser le souffle. Un rocher défiguré. Un palindrome virtuel. Une respiration comme en murmure en bruissure douce de sel et de sueur. Un trou centré sur la chair. Comment sentir la plaie ? Comment ressentir ta plaie ? Comment refuser l’obstacle ? A la douleur, au dire de cette sensation. Une faille défigurée qui inaugure le silence. Mourir de se taire. Où est le cri que tu aurais dû pousser ? Ta fatigue est une vraie fatigue. Et tu souris. Aux moments attendris et féroces. Et tu soupires. En phrases altérées. En morceaux fracturés. Il y a ce trou légèrement humide je le sais de l’avoir effleuré. Toujours la surface comme preuve. Toujours le balancement incertitude le glissement partagé. Je te souffre de toi en moi. Tu te souffres de toi en nous. Une balle enfoncée dans notre amour. Et toi couchée nue sur le sol.
Ronde ou ovale. Sculptée aux contours des larmes.